Bientôt la pilule en libre service ?

Bientôt la pilule en libre service ?

Le sujet fait débat depuis hier. Le Planning Familial ainsi que le Collectif des Pharmaciens ont lancé une pétition sur le site « change.org » sous le nom « liberezmapilule » pour que la pilule soit désormais disponible en libre service. Alors qu’avant nous avions besoin de nous rendre chez notre médecin ou chez notre gynécologue pour obtenir une ordonnance, désormais il nous suffirait juste de nous rendre à la pharmacie la plus proche, répondre à quelques questions puis repartir avec la plaquette sous le bras. Facile ! Un peu trop peut-être ?

On ne va pas se mentir, les ordonnances c’est chiant ! Allez tous les six mois quémander à notre médecin et à notre gynécologue pour obtenir un renouvellement, souvent dans l’urgence car nous ne sommes pas toutes des filles ultra-prévoyantes, ce n’est pas terrible. Surtout que si on ne l’obtient pas à temps cette fameuse ordonnance, eh bah, on l’a dans l’os ! Décidément, être une fille et surtout prendre en charge l’aspect contraceptif, ça demande quand même d’être vachement responsable…

Alors oui, on ne va pas s’en cacher, d’un côté c’est bien. C’est bien car cela permet à n’importe quelle fille d’y avoir accès. Si elle veut prendre en charge sa sexualité, elle le peut sans forcément passer par un examen préalable. Cela permettra certainement à un bon nombre de jeunes filles d’éviter des grossesses indésirables. Après tout, si la pilule du lendemain est en libre accès pourquoi pas la pilule tout court ? On encourage cette pilule abortive, mais avant de parler d’interruption de grossesse, ne vaudrait-il mieux pas parler de se protéger d’abord ?

Pourtant, la pilule en libre service ça peut aussi faire complètement flipper, parce qu’après tout, prendre la pilule même si c’est devenu monnaie courante, ce n’est pas anodin. Ça reste des hormones, des produits à prendre tous les jours, nous sommes donc plus proches d’un traitement que du simple Doliprane qu’on gobe pour soulager un mal de crâne. Des femmes subissent des effets indésirables parfois graves malgré un accompagnement médical, alors qu’en sera-t-il dans ce cas ? On s’interroge…

Cela permettrait « une plus grande autonomie des femmes, mais aussi d’améliorer l’accès à la contraception » dit la porte-parole du planning familial et on ne peut pas lui donner tort. C’est vrai que de ce côté là, ça nous ferait vraiment du bien, mais à l’inverse, les femmes ne risquent-elles pas de faire passer à la trappe tout ce qui concerne les contrôles ? Les frottis, les examens gynécologiques pour s’assurer que tout fonctionne bien dans le meilleur des corps. Je vais vous dire, en tant que femme j’ai peur que tout cet aspect soit complètement oublié et que toutes les jeunes filles qui commencent leur vie sexuelle ne voient plus aucune utilité à aller voir un professionnel sous sous la panique parce qu’elles se rendent compte qu’elles ont un pépin. Or, les bonnes habitudes se prennent tout de suite.

De même, la pilule en libre accès ne risque-t-elle pas de donner accès à la sexualité encore plus tôt, plus rapidement ? Recevoir sa première plaquette, c’est souvent obtenir l’autorisation d’entrer dans une vie sexuelle active. Ne nous voilons pas la face : ce ne sont certainement pas aux femmes de 45 ans que ces fameuses pilules en libre service s’adressent.

Chez Afterbaiz, nous sommes donc mitigés face à la perspective de la pilule en libre service, car si nous saluons l’initiative, nous craignons les dérives vers lesquelles cela pourrait mener. So, be careful.

N’oublions pas que la pilule n’est pas le seul moyen de contraception qui existe, qu’il ne s’agit pas de Smarties et surtout que cela ne nous dispense pas d’un suivi gynécologique régulier. Alors, nous te conseillons vivement d’en parler avec ton gynécologue pour que tu puisses choisir la contraception qui te corresponds le mieux.

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