Le cybersexisme, c’est grave ?

Le cybersexisme, c’est grave ?

J’dois te parler d’un truc. Un truc qui est grave, car il a des conséquences sur ses victimes. Un truc courant que t’as peut-être déjà vécu ou que t’as peut-être déjà fait toi-même : insulter, harceler quelqu’un via les réseaux sociaux ou par messages. Ce que je te raconte là, ça a un nom. Ça s’appelle le cybersexisme.

 

J’suis sûre que tu pouffes en me lisant, en te disant « ça va, c’est rien ». Alors je vais t’expliquer ce que c’est, je vais t’expliquer pourquoi c’est grave. Le cybersexisme, ce sont des violences qui ont lieu sur la toile, dans le but d’insulter, d’harceler, d’humilier, de répandre des rumeurs, d’isoler la personne. C’est en quelque sorte le prolongement du harcèlement scolaire, mais qui se déroule sur ordinateur. Plus question d’aller se réfugier chez soi pour se sortir de ce calvaire, puisque le ou les harceleurs s’introduisent également dans cette sphère ne laissant plus aucun répit à sa victime.

Partager des photos, des captures d’écrans, des vidéos (à caractère sexuel ou non), des rumeurs sur les réseaux sociaux, même si tu n’en es pas à l’origine, c’est participer au cybersexisme. Et ce n’est pas un jeu. Tu crois que c’est parce que t’es planqué derrière ton p’tit ordinateur que t’es protégé ? Même si tu trouves ça drôle, mets toi trente secondes à la place de la personne que tu humilies, parce que oui, tu l’humilies en riant d’elle. Ça te ferait quoi qu’on raconte des ragots sur ta pomme, qu’on te regarde de travers ? Rien ? Non, j’y crois pas. 1 jour tu passes au-dessus. 1 semaine, c’est lourd, mais tu supportes même si c’est dur. 1 mois après, t’as envie d’aller t’expatrier à l’autre bout du monde…

Les insultes, qu’elles soient prononcées à travers un écran ou non, heurtent la personne et chacun réagit différemment en fonction de sa propre sensibilité. Ce qui est certain, c’est que ce n’est pas sans conséquences et généralement, les victimes en sont marquées durablement. La plupart perdent confiance en elles, d’autres tombent en dépression et dans les cas les plus extrêmes vont jusqu’au suicide.

Pour te donner un ordre d’idée, 1 fille sur 5, et 1 garçon sur 8 ayant entre 12 et 15 ans ont déjà été victime de cyber harcèlement à cause de leur physique. 40% des élèves disent en avoir été victime, soit près de la moitié. Ce n’est pas parce que c’est fréquent que c’est normal, au contraire, c’est d’autant plus préoccupant !

cybersexisme
enquête centre Hubertine Auclert

Si tu es victime de cybersexisme, il est important que tu en parles, car il est souvent difficile d’affronter ce genre de situation seul(e) ! À tes parents qui peuvent t’aider à prendre des mesures, aux personnes que tu connais, à tes amis. Ce n’est pas de la lâcheté, ni une marque de faiblesse de ta part. Ton harceleur n’a strictement aucune raison légitime de te faire du mal. Si tu n’oses pas, tu peux aussi te tourner vers le numéro vert mis en place par le gouvernement, qui pourra te guider : 0800 200 000 / educnat@netecoute.fr

De même, si tu es témoin de cybersexisme, plutôt que d’y prendre part, nous te conseillons d’aller parler avec la victime, ce qui l’aidera peut-être à sortir de son isolement.

Vous aimerez aussi

Laisser un commentaire