Aujourd’hui, on te parle de quelque chose de pas drôle du tout et qui a trait à l’actualité. C’est un sujet dont on ne parle que très peu dans les médias, alors que pourtant ce qu’il se passe est vraiment grave. En Tchétchénie, une république rattachée à la Russie, il y a actuellement une purge des homosexuels en cours. Hier, trois associations ont porté plainte devant la cour internationale pour « génocide ».
Le dirigeant Kadyrov est accusé de mettre en place une extermination méthodique des homosexuels, usant de la torture, de la délation et mettant en place des camps. Comme le dit le porte-parole du Gouvernement, « Il n’y a aucun homosexuel en Tchétchénie ».
Le pays a été très éprouvé par la guerre contre la Russie dans les années 90. L’Islam occupe une place très forte dans les mentalités, et les familles préfèrent dénoncer d’elles-mêmes un des leurs homosexuel plutôt que de subir la honte que cela soit révélé en public. Cela va encore plus loin que cela, car ce sont les familles elles-mêmes qui sont incités à leur proche homosexuel afin de « laver leur honneur ». Les homosexuels sont donc en grand danger dans leur propre pays, et doivent se méfier de leurs proches. Cette situation terrifiante ne fait que peu de bruit, malgré le relai de nombreuses associations. Poutine, président de la Russie, empêche au maximum ces informations d’arriver jusqu’à nous. Pour étouffer l’affaire, il dénonce les articles qui circulent comme étant « provocateurs ». Déni puissance 10 000 !
Ce 17 mai, en France c’est également la journée contre l’homophobie et la transphobie : un paradoxe quand on sait ce qu’il se passe dans ce pays… Si on ne peut pas faire grand-chose à notre échelle, une pétition circule actuellement pour demander une action concrète de la part de l’UE. Sinon nous avons toujours les réseaux sociaux pour relayer l’info, afin d’empêcher cette censure.
Ce qui se passe pas si loin de chez nous, ça doit te faire réfléchir sur la manière dont on vit ici. Les homosexuels tchétchènes vivent des moments très difficiles, et le silence de la Russie empêche une vraie mobilisation en leur faveur. Être persécuté pour sa sexualité, c’est être persécuté pour quelque chose que l’on n’a pas choisi et pourtant qui fait partie de notre identité.
Nous avons la chance de vivre dans un pays dans lequel l’homosexualité peut-être vécue sans préjudice et sans hostilité de la part des autorités. La sexualité et l’affectivité sont libres en France, et peuvent être vécues sans risque, même si on est encore loin d’avoir combattu l’homophobie. Ce n’est malheureusement pas le cas pour quelques pays dans le monde. On t’encourage à te renseigner sur ce drame, sur les libertés dont on peut bénéficier en France et à penser aux homosexuels tchétchènes.