Peut-on attraper une MST en pratiquant une fellation ou un cunni ?

Peut-on attraper une MST en pratiquant une fellation ou un cunni ?

On passe notre temps à entendre parler de MST, du VIH, d’IST … Et souvent, on ne parle que des risques liés à la pénétration. Tu l’as entendu 150 fois, les muqueuses génitales sont fragiles et sont à protéger impérativement lors des rapports sexuels pour éviter de choper des saloperies. Seulement, pour tout ce qui est rapports oraux, on ne parle que très peu des risques du même type. Alors peut-on attraper une MST en pratiquant une fellation ou un cunni ?

 

Les risques liés aux rapports oraux

Tu le sais sûrement, mais la bouche, comme le vagin, est une muqueuse. C’est à dire des zones fragiles, non recouvertes par l’épiderme, qui communiquent avec l’intérieur de ton corps. C’est pour ça que le risque d’infection est si élevé quand un virus ou une bactérie entre en contact avec; c’est ouvrir grand le passage à l’infection ou la contamination. Donc s’il y a contact entre les muqueuses et un virus, il y a effectivement un risque. Celui-ci n’est cependant pas le même.

Le risque d’être contaminé ou infecté lors d’un rapport sexuel oral est plus faible que lors d’une pénétration. Les muqueuses de la bouche sont mieux protégées. Le virus ne peut théoriquement pas survivre dans la bouche ; les agents désinfectant de la salive l’éradiquent. Mais il suffit d’une petite coupure, un aphte par exemple, pour que le virus s’engouffre dans le corps. Et là, c’est le début des problèmes. Comme tu le vois, des risques beaucoup plus faibles ne signifient pas aucun risque.

On a longtemps sous-estimé l’importance des relations orales dans la transmission des maladies et infections sexuellement transmissibles. Si a priori la transmission du VIH ne peut se faire à travers un cunni (à éviter quand même durant les règles par mesure de précautions), le risque existe lors d’une fellation à cause du sperme. Plus les liquides organiques sont importants (sécrétions vaginales, liquides pré-séminales, sperme) plus le risque augmente. Tout dépend également de la charge virale. En revanche, il est possible d’attraper d’autres IST dans les deux cas. On réalise maintenant qu’on aurait sans doute évité pas mal d’infections et de contaminations en faisant aussi de la prévention quant aux risques liés aux préliminaires. Encore aujourd’hui, seulement un tiers des personnes en France pensent qu’il est possible d’attraper des MST ou des IST par un rapport buccal… Alors maintenant que tu le sais, tu pourras même prévenir tes potes 😉

 

Comment s’en protéger ?

On est d’accord, ce serait dommage de se passer du cunnilingus ou de la fellation ! Donc au lieu de s’en priver, un petit tour d’horizon pour les pratiquer en toute sécurité. Pas de secret pour la fellation, le meilleur moyen de se protéger des infections et contaminations reste le préservatif. Normal, il évite tout contact entre les muqueuses et le sexe. Après, il faut admettre qu’on a vu plus glamour que d’avoir du plastique lubrifié dans la bouche. Pour ton info, il existe des préservatifs spécialement conçus pour les rapports buccaux, non lubrifiés, et avec possiblement des goûts artificiels ajoutés.

Pour le cunnilingus, la solution peut être la digue buccale, aussi appelée “dam”. Il s’agit tout bêtement d’un carré de latex ou de polyuréthane qui se place sur la vulve. Elle dresse ainsi un barrage entre la bouche et la vulve, et empêche donc la transmission de MST ou IST. Le risque de transmission en pratiquant le cunnilingus est plus faible que pour la fellation, et la digue permet de le réduire encore. Le seul inconvénient, c’est qu’il faut la tenir en place pendant l’acte. Si tu n’en as pas sous la main, il est possible d’en bricoler une à partir d’un préservatif ; il suffit de sectionner les deux extrémités et de couper ensuite dans le sens de la longueur, puis de poser le côté lubrifié sur ta partenaire. Rien de très compliqué, et ça te permet d’être tranquille.

Et si tu veux être vraiment tranquille et pouvoir le faire en toute liberté ? Il n’existe qu’une solution: le dépistage !

Il ne faut pas sous-estimer les risques d’infections et de contagions par les rapports oraux. Certes, les risques sont moins importants que pour une pénétration, mais il vaut mieux être trop prudent que pas assez. On te l’accorde, les moyens de protections contre ces saletés ne sont ni très glamour, ni très engageants. Mais qu’est-ce qui est encore moins glamour que ça ? Un herpès génital ou la syphilis. Donc bon, à côté de ça, une digue buccale n’est qu’un moindre mal !

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