POURQUOI AFTERBAIZ ?

Afterbaiz c’est un groupement d’éducateurs en milieu scolaire et parascolaire : infirmières scolaires, sexologues, psychologues, conseillers conjugaux… en contact régulier avec des jeunes. Nous sommes continuellement interpellés par le manque de formation des jeunes dans le domaine qui leur est le plus intime : leur vie affective et sexuelle. Les jeunes se retrouvent souvent désoeuvrés face à une éducation sexuelle quasi absente au sein de leur propre famille. A cet âge-là, on souffre de déception(s) amoureuse(s), et le regard que l’on porte sur soi est souvent très dur. Les jeunes ont besoin de repères pour pouvoir construire leur vie future. Nous essayons de les y aider.   

UNE VÉRITABLE ÉDUCATION AFFECTIVE ET SEXUELLE

Au collège, on reçoit des cours de SVT qui nous apprennent comment se déroule techniquement un rapport sexuel et l’usage de la contraception. Mais en aucun cas, on apprend aux jeunes le sens profond de l’amour et les enjeux d’un premier rapport sexuel. Les jeunes lycéens ne font plus le lien entre sexualité et procréation. Ils n’ont plus en tête le lien mécanique qui existe entre un rapport sexuel et la conception d’un enfant.

En France, c’est, la plupart du temps, les jeunes filles qui portent le poids de la contraception. Les garçons s’en désintéressent car ils se sentent sécurisés par la pilule.
Ils n’ont pas tout le temps un préservatif  à portée de main encore à plus forte raison dans le cadre d’un rapport sexuel non anticipé. L’usage d’une capote n’est pas agréable, alors ils s’en remettent totalement à leur partenaire.

On sait aujourd’hui que de plus en plus de femmes supportent mal la pilule. Premièrement, en raison des effets secondaires : migraines, maux de ventre etc… Deuxièmement, parce qu’avec la vague écologique, elles prennent de plus en plus conscience de la nature chimique et artificielle de cette contraception qui introduit un véritable mensonge biologique dans leur corps. Pour faire simple : la pilule fait croire au cerveau que la femme est déjà enceinte. Et troisièmement, parce que le lien entre cancer du sein, première cause de mortalité chez les femmes, et pilule est aujourd’hui avéré. Même si personne n’en parle.

Bien au delà de ce phénomène, on constate une recrudescence des oublis de pilule souvent inconscients et liés au fait que la femme ne se sent pas malade lorsqu’elle est amoureuse, donc difficile de penser à prendre un “médoc” tous les jours. Bref.

La plupart des jeunes filles sont placées sous pilule souvent très tôt. Les médecins la recommandent pour des raisons d’acnée, souvent vers 12-13 ans. Par conséquence, elles “bénéficient” également de l’effet principal de la pilule : le blocage de l’ovulation. Elles n’ont alors pas de véritables règles et ne savent pas quand elles ovulent. Plus grave, elles n’ont absolument pas conscience que leur cycle est précisément fait pour préparer leur corps à une grossesse éventuelle. Beaucoup de jeunes filles tombent donc enceintes sans l’avoir anticipé et sans y être préparées.

Face à ce constat, comment peut on considérer qu’une énième incitation à la contraception est une solution pour réduire le nombre d’IVG ? Surtout quand cette même contraception a pour effet direct de positionner la grossesse comme un dysfonctionnement et un accident. Donc comme un problème plutôt qu’une heureuse surprise… Beaucoup de jeunes filles, lorsqu’elles apprennent qu’elles sont enceintes, culpabilisent et ont peur que leur entourage les considère comme des irresponsables. 

On sait aujourd’hui que presque 80% des femmes qui avortent déclarent utiliser une contraception, ce qui prouve son inefficacité non pas physiologique, mais tout au moins psychologique. Il ne s’agit pas de dissuader un jeune couple, sans projet parental ni volonté de construire quelque chose sur le long terme, d’utiliser la contraception. Cela serait irresponsable et risquerait de provoquer un grand nombre d’avortements. 

Mais on ne peut plus considérer que la promotion de la contraception soit la solution pour diminuer le nombre des IVG. Les chiffres parlent par eux même puisqu’en dépit de 10 ans de publicité, le nombre d’avortement n’a pas baissé d’un iota…

On sait par ailleurs la fascination de la jeunesse pour la transgression. Continuer à leur dire “ne fais pas çi, ne fais pas ça”, surtout dans un domaine aussi intime et synonyme de liberté, est voué à l’échec et il serait temps que M.S.T et son cortège d’idéologues se remettent un tout petit peu en question.

CE QUI POURRAIT ÊTRE FAIT EN COMPLÉMENT DE NOTRE ACTION :

1/ De nouvelles méthodes en milieu scolaire

Les anglais ont trouvé une solution bien plus moderne et adapté à la jeunesse. Ils organisent des témoignages de jeunes couples ayant eu un enfant beaucoup trop tôt directement dans les lycées. Ce programme s’appelle “Straight Talking”. Les jeunes réalisent soudain que OUI ça peut leur arriver à eux aussi et se pose des questions enfin fondamentales :

        – Suis-je avec la bonne personne ?

        – Comment il ou elle réagira si on attend un bébé ?

De nombreuses organisations associatives pourraient par ailleurs être mandatées pour intervenir dans les écoles et enseigner aux jeunes le sens de l’amour. Leur dire par exemple que faire l’amour n’est pas simplement un sexe qui rencontre un autre sexe, mais aussi un coeur qui rencontre un autre coeur. S’étendre davantage sur le sujet serait trop long, mais les jeunes ont besoin d’une parole qui les prenne au sérieux, et qui les libère de certains préjugés ou culpabilités.

Un exemple fréquent est la déception amoureuse où le jeune se dit qu’il ne pourra plus jamais aimer, que ça fait trop mal. Au lieu de l’orienter vers des sex friends, on pourrait lui dire qu’au contraire, il convient de tirer les leçons du passé et de prendre son temps. Les jeunes ont besoin d’apprendre à aimer, avant de rechercher le plaisir pour lui même.

2/ Responsabiliser les parents

Une véritable éducation sexuelle ne peut pas se faire sans l’intermédiaire des parents qui sont les mieux placés pour parler à leurs enfants de ce sujet si intime.

Les familles ont été déresponsabilisées et doivent assumer leur rôle pour éviter des drames comme la découverte de la réalité de l’acte sexuel par la pornographie, réalité qui peut être très déstructurante pour la croissance affective d’un jeune par la suite.

3/ Faire preuve d’un peu de cohérence

On considère en France qu’une jeune fille est tout à fait mature pour avoir des rapports sexuels à 16 ans, mais totalement immature pour être mère au même âge.

Du coup il faudrait savoir parce que l’un conduit – heureusement ou malheureusement, c’est selon le regard qu’on porte sur la réalité des choses – à l’autre.

Comment imaginer qu’une jeune fille comprenne que sa mère la pousse indirectement à avoir des rapports sexuels en veillant à ce qu’elle prenne sa pilule puis la presse d’avorter si elle tombe enceinte? Ce ne sont pas les jeunes filles, mais la mentalité incohérente et schizophrène des adultes qui doit changer.