1% de la population est concernée par le phénomène, mais ça reste un sujet assez tabou et dont on ne connaît pas grand chose : l’asexualité. C’est le fait pour une personne de n’avoir aucune attirance sexuelle pour autrui, un désintérêt pour le sexe. Ça n’a rien à voir avec les personnes qui choisissent de ne pas avoir de relations sexuelles, car elles le font pour des questions religieuses ou autres.
En 2001, un mouvement américain a été fondé : AVEN, Asexual Visibility and Education Network afin que les personnes asexuelles puissent échanger entre elles, qui existe également en français. Ce site permet de donner des informations sur l’asexualité, de répondre aux questions que les personnes se posent la plupart du temps à ce sujet, des liens vers des ouvrages, un lexique, etc. Internet, et les réseaux sociaux ont beaucoup joué pour “révéler au grand jour” une tendance qui a toujours été présente, mais souvent confondue avec l’abstinence sexuelle.
La non-attirance sexuelle ne les empêche pas de créer, ou de désirer avoir des relations romantiques.
On distingue 5 formes de relations :
- Hétéro-romantique : attirance romantique pour les personnes d’un sexe différent.
- Homo-romantique : attirance romantique pour les personnes du même sexe.
- Bi-romantique : attirance romantique pour les deux sexes, pas forcément en même temps.
- Pan-romantique : attirance romantique pour toutes les personnes, indépendamment de leur sexe.
- Aromantique : absence d’attirance romantique.
Même sans attirance sexuelle, certaines personnes asexuelles ont des rapports physiques, par exemple pour satisfaire le partenaire qu’ils aiment ou pour avoir des enfants. Ne pas avoir d’attirance n’est pas synonyme de frigidité. La frigidité concerne l’absence, ou le manque de libido.
Certaines personnes se définissent comme asexuelles pendant un temps, car elles n’ont pas encore trouvé leur orientation sexuelle. Cela peut arriver au moment de l’adolescence. À cause de la puberté, des bouleversements physiques ont lieu et influencent le caractère, les émotions, l’humeur et la relation à l’autre. Pendant cette période, souvent difficile, on découvre véritablement l’amour et l’attirance envers autrui. Chaque personne est différente, la puberté dépend de chacun, et les changements n’ont pas forcément lieu au même âge.
“Lorsque j’ai compris que j’étais asexuel, j’ai passé énormément de temps à découvrir ce que cela signifiait pour moi. Dans une société dans laquelle la sexualité est si importante, il est très difficile pour les gens comme nous de trouver notre place (…) Mais personne, même au lycée, n’a entendu parler d’asexualité. Au début, je ne voulais en parler à personne. Puis j’ai réalisé que ce n’était pas un «problème», et compris ce que c’était, car il n’y avait alors aucune définition.” David Jay, 23 ans, fondateur de la communauté AVEN.
Si cela peut paraître étonnant aux yeux des personnes sexuées, les asexuel(le)s sont comme ils/elles sont et ils/elles sont heureux(ses). C’est un peu comme quand on n’aime pas le chocolat, on ne se sent pas pour autant privé de ne pas en manger.