C’est quoi, le « coming-out » ?
Le coming-out d’un est un mot anglais pour désigner qu’une personne homosexuelle annonce son orientation sexuelle à son entourage, le plus souvent à sa famille et ses amis pour commencer. Alors quand, comment et à qui en parler ?
A quel âge doit-on faire son coming out?
Il n’y a pas d’âge approprié pour faire son coming out, c’est quand toi, tu le sens. Certains le savent très tôt, dès la puberté, d’autres s’en rendent compte sur le tard. Ce qui est important, c’est que tu sois sûr(e) de toi, de ton homosexualité, que tu acceptes la personne que tu es.
Ce n’est pas parce que tu es sortie avec une personne du même sexe que toi, et que tu l’as aimé, que tu es homo. Tu peux aussi être sortie avec des personnes du sexe opposé et sentir au fond de toi que ce n’est pas l’orientation qui te correspond. Si tu as des doutes, il ne s’agit pas d’un coming-out mais de trouver des personnes à qui tu peux te confier ouvertement et sans être jugé(e), et qui sauront t’accompagner sur un chemin pour apprendre à te connaître. Donc avant de faire ton coming-out, il est préférable de ne pas avoir de doute sur le fait que tu es attiré(e) par des personnes du même sexe que toi. Cela est aussi évident dans ton cœur et ta tête que dans ton corps, quelle que soit ta vie passée et présente (absence de relation, relation stable, ou relations épisodiques).
Est-on obligé de le faire, et si oui, quel intérêt ?
Non, tu es libre de le dire, de ne pas le dire, et de choisir quand et à qui tu veux le dire. En général les parents et les proches ont une attente d’hétérosexualité sur les jeunes qui deviennent adultes, puisque celle-ci est très largement majoritaire et souhaitée. Dans ce cadre, ne plus vivre dans le mensonge, ne pas être obligé de taire ou de cacher, ne pas faire semblant, être en vérité avec soi-même et l’entourage, vivre unifié, ne pas s’amputer d’une partie de soi-même, toutes ces raisons peuvent justifier le coming-out. C’est souvent un soulagement de se défaire du poids du secret, en même temps que de se savoir accepté et aimé comme on est. Et si certains que tu aimes te tournent le dos, c’est leur problème, pas le tien.
Concrètement, ça se passe comment ?
Le coming-out, une fois décidé, peut se faire soit progressivement, en élargissant peu à peu le cercle des « confidents », soit il peut se faire de manière plus radicale par une unique annonce publique. Attention qu’il ne soit pas perçu comme une provocation. Tu peux essayer d’imaginer le choc que cela peut-être pour certains, notamment les parents, et faire attention dans ce cas à respecter leur rythme et leurs limites. Par exemple, n’annonce pas le même jour que tu es lesbienne, mariée et que ta femme attend un enfant, parce que ça peut être un peu violent pour tes parents… Vas-y doucement !
L’acceptation, pour les personnes concernées autant que pour les proches, peut être rapide ou au contraire prendre des mois voire des années. Ce chemin nécessite du respect et de la délicatesse dans les deux sens. Mais tu seras peut-être étonné des réactions des gens : ce n’est pas forcément ceux que tu croyais qui réagiront mal, et vice-versa !
En conclusion :
Le défi d’un coming-out, finalement, c’est de préserver les liens avec tes proches. C’est de pouvoir expliquer ce qu’on vit, qu’on n’a pas choisi, et dire qu’on comprend que ce soit compliqué aussi pour l’entourage. C’est vivre ensemble des deuils, et tracer d’autres chemins de vie. Un coming-out, c’est une opération risquée de vérité sur toi et un défi lancé à tes proches d’amour et d’amitié sans condition. C’est un appel libre au respect d’une différence. Courage, si tu en es là !