Je pense que je suis homo, et ça me fait flipper.

Je pense que je suis homo, et ça me fait flipper.

Se rendre compte qu’on est homo peut prendre très peu de temps, ou très longtemps. Il y a ceux qui le savent depuis qu’ils sont petits, d’autres qui s’en rendent compte à l’adolescence, et d’autres à l’âge adulte… En tout cas, inutile de se mettre la pression, on finit toujours par le savoir avec le temps. Certains le vivent très bien parce que c’est un fait qu’ils ont complètement intégré et pour d’autres, c’est plus compliqué. Ils n’avaient pas vraiment pensé qu’ils pouvaient être autre chose qu’hétéro et ça te fait flipper !

 

Les pensées qui te font bader :

« Comment vais-je faire pour rencontrer d’autres homos ? Je connais personne pour en parler… Alors si je le dis, je risque d’être rejeté…. Est-ce qu’on m’aimera toujours ? Serais-je capable de l’avouer à mes parents ? Et c’est interdit… (pour ceux qui ont une religion) Et puis si je veux des enfants un jour ?… Pourquoi moi ? »

Autant dire, qu’il s’agit du cercle infernal, des “et si” qui te montre la pire version de ton potentiel futur…

 

T’inquiète, c’est normal, tu as un deuil à faire :

Toutes ces questions sont normales. Et elles peuvent être flippantes, voire hyper angoissantes, puisque cela implique un changement, un truc que tu n’avais pas vraiment prévu. Même si la loi sur le mariage pour tous permet aux homosexuel(le)s d’être mieux acceptés dans notre société, cela ne résout pas pour autant toutes les questions que tu te poses, car ça te touche personnellement. Qu’on soit bi, homo, hétéro, s’accepter ce n’est pas toujours la chose la plus évidente quand on se sent un peu en décalage par rapport aux autres. On a grandi avec un moule et de ce moule, il faut pouvoir s’en détacher pour nous affirmer en tant que personne.

Alors là, il faut que tu piges ce qui t’arrives : en fait, il va falloir que tu fasses une sorte de deuil, le deuil de la vie hétérosexuelle, pour pouvoir accepter ton orientation sexuelle et envisager ton avenir autrement. Si ça peut avoir l’air négatif comme ça, ça ne l’est pas, c’est une étape essentielle pour vivre sereinement avec ton homosexualité.

 

Il y a plusieurs étapes :

Prems, le déni : on essaye de se persuader qu’en fait non, c’est faux, on n’est pas homo, ou on se débrouille pour ne pas y penser, en faisant autre chose (les devoirs, un hobby, on s’occupe des autres et de tout sauf de soi…). On essaye de sortir avec des personnes de l’autre sexe.

Deuze, la colère : on a la rage contre tout le monde, ses parents, ses amis, soi-même, les autres…

Troize, la déprime : on tombe dans le trou. On est triste, on n’a plus envie de ce qu’on aimait avant, découragement, désespoir. On a des pensées noires du style « Si c’est comme ça, ce n’est pas la peine de vivre. »

Quatre, l’acceptation : ma vie ne sera pas ce que j’avais cru à la base, mais elle sera belle quand même. Je vais la rendre belle, trouver du sens dans ce que je vis, ce que je fais, avec les gens que j’aime, dans mon travail, etc. Je vais kiffer la vie, quoi qu’il arrive !

On appelle ça la courbe du changement : déni, résistance, exploration, mobilisation. Quand tu feras ton coming-out, tes proches auront aussi cette courbe du changement à traverser… Alors soit compréhensif avec eux, surtout tes parents. Plus vous parlerez, mieux ça se passera.

 

Alors, le bon chemin, c’est lequel ?

Toutes ces étapes, tu peux les traverser plus ou moins vite, et parfois elles se mélangent. Mais plein d’autres les ont traversées avant toi, et même si ça n’a pas forcément été facile, ils ont fini par accepter et trouver le bon chemin, celui de la vie. Et c’est quoi, le bon chemin ? C’est celui que tu choisis, parce qu’on est tous unique. Alors sois patient(e) et compréhensif avec toi-même, et tu découvriras petit à petit quelle est ta juste place. On te souhaite plein de sérénité maintenant que tu sais tout ça.

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