Il existe quelques rares films qui nous foutent un gros coup de poing dans le bide. C’est tellement violent que même quand l’écran devient noir, tu ne peux pas t’empêcher d’y repenser. Tu te demandes :« Et moi, qu’aurais-je fait à leur place ? ». Keeper est de cette trempe là.
Keeper c’est l’histoire de Maxime et Mélanie. Keeper pour “gardien”, ce qui définit le mieux Maxime, gardien de but passionné et surtout gardien de Mélanie pendant toute sa grossesse. Quand elle est incertaine de la décision à prendre, c’est lui qui l’incite à le garder car c’est quelque chose qu’ils ont fait à deux. Ils ne semblent pas vraiment inscrits dans la réalité et assument tant bien que mal les difficultés qu’ils rencontrent. Malgré un avenir qui s’annonce difficile, les deux adolescents de quinze ans continuent de rêver d’une grande maison avec jacuzzi et même d’un piano. Pourtant, Maxime fait preuve d’un dévouement qui prouve sa maturité. Il se donne à fond pour réussir mais n’hésite pas non plus à tout abandonner quand sa copine ne va pas bien. Il sacrifie sa passion tout simplement parce que le bébé et Mélanie passent avant toute chose.
« C’est quand même un truc qu’on a fait ensemble.
– On peut faire plein d’autres trucs ensemble. »
Si on ne voit pas forcément d’un bon œil deux lycéens en couple avec un bébé, il est difficile de porter un jugement, car la beauté de leur relation nous submerge. Elle est à la fois naïve, simple, sincère et puissante. Il est difficile de les imaginer autrement. On retrouve la force du premier amour, avec ce sentiment d’être invincible, d’être plus fort que la vie elle-même avec le désir de mieux faire que leurs parents. C’est un véritable combat qu’ils mènent et pour cette unique raison, on les respecte et on ne peut que les soutenir. Les parents de Maxime comme ceux de Mélanie sont divorcés, on ne peut pas dire qu’ils soient un modèle de famille idéale pourtant le père de Maxime, également son coach, reste présent pour ses enfants. Il est celui qui pousse Maxime à aller de l’avant et l’invite à poursuivre ses rêves. Son père comme sa mère font passer le bien-être de ce jeune couple avant toute chose, il les protège, qu’importe la décision qu’ils prendront, justement car c’est la leur. Ils sont à leur façon des « Keeper », au contraire de la mère de Mélanie qui se base sur sa propre expérience et se montre intransigeante voire parfois cruelle envers sa propre fille.
« Ils ne vont pas finir leur vie ensemble !
– Qu’est-ce que t’en sais ? Qu’est-ce que t’en sais ? J’men fou j’le garde ! »
Guillaume Senez, le réalisateur, prend le parti de se placer du point de vue du futur père et filme avec émotions et justesse les deux personnages. Quand on est ado, on est plein de rêves, d’espoirs et d’ambitions. Maxime et Mélanie ne font pas exception et se battent au nom de leur amour, se révoltent contre leurs parents pour le devenir eux-mêmes. Une histoire qui ne laisse pas indemne.
Et après le mec va se rendre compte qu’avoir un gosse et une famille à charge c’est pas comme faire une famille dans Fable III, il va se barrer et laisser la femme qui a porté l’enfant à sa demande dans la merde <3
Parfois, il vaut mieux stopper l'arrivée d'un enfant quand on est trop jeune et surtout face à un premier amour. La vie vaut mieux en profiter quand elle est fraîche qu'en rêver la nuit après les pleurs du mioche.
Amicalement.
Elle est belle de votre vision de l’homme ! Keeper, c’est quand même une belle leçon de vie, qu’on soit d’accord ou non avec le fait de garder un enfant.