Le Vagi-quoi ?
Le vaginisme. Comme nous l’explique le Larousse, le vaginisme est une « affection caractérisée par une contracture spasmodique involontaire des muscles vaginaux et périvaginaux au moment de la pénétration du pénis dans le vagin, rendant celle-ci impossible ou, du moins, douloureuse ». Alors, si on veut rendre la définition plus digeste, ce sont les muscles du vagin qui se contractent de façon réflexe lors de la pénétration. Quand un moucheron à la bonne idée d’aller dans ton oeil, tes paupières se referment ? Eh bah là, c’est la même, mais avec le vagin. Il y a différents types de vaginismes (marqué ou partiel), parfois le corps refuse uniquement le sexe masculin, d’autres fois le corps refuse également les tampons et les examens gynécologiques.
Le vaginisme, d’où ça vient ?
Il s’agit d’un blocage psychologique que le corps traduit physiquement. Certaines filles ont ça depuis toujours et d’autres le développent après un choc émotionnel. Toutes les filles qui ont ce problème n’ont pas toutes les mêmes angoisses. Cela peut être dû à un viol, des attouchements, la peur de tomber enceinte, le rejet de son corps, le dégoût du sexe… Tout cela a des conséquences.
Par exemple, quand une fille entend depuis qu’elle est petite que son sexe est sale « baaah, c’est dégoûtant !!! » ou qu’on ne doit pas toucher cette zone défendue « olala ma fille se caresse » ; que les relations sexuelles doivent se faire de telles ou telles manières avec une pression familiale, traditionnelle et culturelle « vierge tu es et vierge tu resteras » ou qui se shoot au porno « oalalala, on fait comme ça l’amour ? je n’y arriverai jamais et/ou je n’ai pas envie d’être traitée comme ça ! », son corps l’emporte sur sa raison et se verrouille. Il peut y avoir un dégoût profond de ses organes génitaux jusqu’à un manque de perception de cette partie intime. C’est comme si l’esprit le délaissait jusqu’à provoquer un manque total de sensation. Quelquefois ce peut aussi être dû à une méconnaissance de son corps.
Le vaginisme toucherait 15% des femmes, ce qui n’est quand même pas rien. Pour certaines, il s’agit d’une véritable souffrance, engendrant de la culpabilité. La plupart des femmes qui en sont atteintes ont une sexualité compliquée, alors que d’autres le vivent bien à partir du moment où l’homme accepte ses codes. Avoir une vie sexuelle est possible, à condition qu’il n’y ait pas de pénétration.
Qui aller voir pour s’en sortir ?
Un gynécologue. Il pourra t’orienter. Une sage-femme qui connaît très bien cette partie du corps, mais aussi un sexologue, un psychologue, un conseiller conjugal et familial et pourquoi pas un acupuncteur ou un sophrologue ou même avec de l’hypnose.
La prise en charge suit le rythme des filles qui consultent dans le respect du corps et du cœur de la femme et du couple. D’abord, il faudra chercher la cause qui est généralement bien enfouie. Des exercices simples seront proposés comme dessiner ses organes génitaux, revoir les schémas anatomiques, essayer de comprendre le mécanisme d’un rapport sexuel, travailler sur le lâcher-prise, apprendre à s’approprier et à aimer son corps en le regardant véritablement tel qu’il est et en le touchant. Mais il y a autant de thérapie que de personnes qui consultent. La première étape est de prendre un rendez-vous et d’oser en parler.
Rassure-toi, si tu souffres de vaginisme ou s’il s’agit de ta copine, ce n’est pas une fatalité. Même si ça peut être long, en guérir est possible à partir du moment où tu le désires vraiment. Alors, n’hésite pas à te faire accompagner par un professionnel qui t’aidera à t’en sortir.