Ma copine est enceinte : que faire  ?

Ma copine est enceinte : que faire  ?

Ta copine t’appelle et réclame à te voir, là, maintenant, tout de suite. Trop bien ! Tu imagines déjà que vous allez vous retrouver pour faire des galipettes sous la couette. Quand tu arrives chez elle, c’est la douche froide ! Elle t’attend assise sur le bord du lit, un peu prostrée. À son regard, tu comprends immédiatement qu’il y a un problème. Tu penses déjà qu’elle va te larguer. En fait, c’est pire que ça : ta copine est enceinte ! Et elle ne sait pas quoi faire : avorter ou le garder.

 

Ne pas faire l’autruche et en parler :

D’abord sous le coup de la nouvelle, tu peux être scotché, choqué, en colère, heureux, sidéré, effrayé…. Ou avoir envie de te défausser et lui dire qu’après tout c’est son problème et qu’elle n’avait qu’à faire attention ! Le souci, c’est qu’elle ne l’a pas fait toute seule ce môme… Ta copine est enceinte, elle a besoin de toi. Traverser cette épreuve seule quelque soit la décision finale, elle ne le sent pas.  

Mais comme tu es un gars bien (n’est-ce pas ?), tu entends sa peur et ses inquiétudes à elle aussi, et son souhait d’avorter. Elle peut comme toi penser que ce bébé c’est trop tôt, c’est pas le moment, c’était pas prévu ! Il y a les études, financièrement ça va pas être facile… Ta copine peut craindre ta réaction et n’a pas envie de se retrouver seule face à cette situation. Là, il n’y a que toi qui peux répondre !

En fait, ce qui est bizarre c’est que ses réactions peuvent être contradictoires et c’est bien normal ! Elle peut à la fois être heureuse (parce que parfois certaines filles s’inquiètent de savoir si elles pourront avoir des enfants un jour) et en même temps elle peut flipper et vouloir que cette histoire s’arrête. Une IVG et on en parle plus ! Pour toi pas facile de t’y retrouver au milieu de tout ça !

 

Pas de précipitations ! Envisagez toutes les possibilités.

Quand c’est la panique, réfléchir devient plus difficile. Vous avez peu de temps devant vous pour une décision qui vous paraîtra sûrement comme la plus importante de votre vie. C’est vrai que tout de suite, sous le coup de l’émotion l’IVG, c’est le choix qui peut sembler le plus évident et le plus facile à mettre en œuvre, mais en même temps ça peut être lourd de conséquences pour vous deux à plus ou moins long terme, soit pour votre relation soit pour chacun de vous individuellement… Alors vaut mieux prendre le temps d’y réfléchir.

L’avortement peut se faire jusqu’à 12 semaines (2 mois et demi de grossesse) ce qui peut vous donner un petit peu de temps pour ne pas tout faire dans la précipitation. Profitez à fond de ce délai pour vous écouter, vous comprendre, exprimer vos projets, vos ressentis (crier, pleurer, rêver, vous en avez le droit !), demander des conseils autour de vous…

Vous pouvez essayer de réfléchir déjà à l’importance de votre relation : une passade ou quelque chose de plus sérieux ? Qu’est-ce que ça représente pour chacun de vous une IVG ? Qu’est-ce qui serait envisageable pour chacun de vous et ensemble en faisant le choix de garder le bébé ? Est-ce que vos parents seraient prêts à vous aider ? Osez leur en parler pour voir leur point de vue. Si la question financière est importante, essayez de vous renseigner sur les aides qui existent, il y en a. Un bébé pendant les études ce n’est pas l’idéal, mais cela reste possible, d’autres l’ont fait !

Envisagez tous les choix possibles : avorter ? Le garder et comment ? Poursuivre la grossesse pour le faire adopter ensuite ? Pour ce dernier cas, il s’agit d’une démarche délicate qui demande un accompagnement par des professionnels avec lesquels il est possible d’exprimer les difficultés, le désarroi, la crainte des réactions de l’entourage…  

Le fait d’avoir devant vous plusieurs solutions, de vous projeter dans différentes situations vous permettra de faire le tri et d’envisager ce qui vous semble le mieux. Si vous avez des difficultés, pourquoi ne pas aller dans un point d’écoute pour se faire accompagner dans cette décision ? Vous pourrez poser toutes les questions, même les plus bêtes, mais qui sont toutes légitimes, quant à cette grossesse non prévue. Si ta copine est mineure, l’entretien avec une conseillère conjugale est obligatoire avant un avortement et elle doit être accompagnée d’une personne majeure pour pouvoir avorter.

Au final, vous pourrez tomber d’accord sur le fait de poursuivre la grossesse ou de l’interrompre. Le fait de prendre cette décision ensemble peut être plus facile pour traverser cette épreuve ou les changements à venir. Il se peut également que vous n’arriviez pas à vous mettre d’accord. Dans ce cas, sache que la décision finale revient à ta copine. C’est elle qui décide ou non d’avorter, car il s’agit de son corps et il ne faudrait pas la forcer à assumer un choix (quel qu’il soit) qui ne soit pas en accord avec ce qu’elle veut profondément, même si c’est difficile pour toi.

 

Si c’est la poursuite de la grossesse qui est retenue

Vous avez déjà pris le temps de bien poser votre choix, cela aide pour la suite ! Essaye d’être le plus attentif possible pour soutenir ta copine qui peut être fatiguée, parfois découragée, mais aussi enthousiasmée ! Sachez vous entourer de bons copains avec qui partager ce qui vous arrive, prendre les choses du bon côté et voir toutes les joies que donne cet invité-surprise !

 

Si c’est l’IVG qui est retenue :

En fonction des délais, il existe deux possibilités. Jusqu’à 7 semaines de grossesse, ta copine peut faire une IVG médicamenteuse ; il faut prendre un premier médoc qui arrête le processus de  grossesse puis un deuxième 36 à 48 heures plus tard qui va provoquer l’expulsion. Jusqu’à 5 semaines, cela peut se faire en centre de planification ou cabinet  médical de ville. Entre 5 et 7 semaines, c’est à l’hôpital avec quelques heures d’hospitalisation pour l’expulsion.

Sinon jusqu’à 12 semaines de grossesse (14 semaines d’aménorrhées, c’est-à-dire depuis tes dernières règles) qui est le délai légal maximum pour l’avortement en France, cela se fait de manière chirurgicale sous anesthésie locale ou générale avec une hospitalisation sur une partie de la journée.

Si ta chérie le souhaite, ce serait vraiment bien de ta part d’être là à ses côtés quand elle ira à l’hôpital le jour J. Ca peut être bien aussi pour toi, car tu pourras te dire que tu as vraiment pris tes responsabilités jusqu’au bout et que tu ne l’as pas laissé tombée.

 

Après l’IVG :

Peu de temps après cette histoire ou même des années plus tard, si tu es toujours avec ta copine tu réaliseras peut-être que cet événement n’a pas été si banal que ça. Tu pourrais y repenser plus ou moins régulièrement, peut-être ressentir de la culpabilité en pensant à l’enfant que vous auriez pu avoir ensemble. Si votre histoire n’a pas duré, cela peut quand même rester un poids lourd sur ta conscience et tu peux avoir plus de mal à t’engager avec quelqu’un d’autre.

Il existe des associations comme AGAPA qui propose de l’aide pour cette situation, ou bien en allant voir des conseils conjugaux, un psychologue… Ces personnes pourront t’aider à vivre plus sereinement cette situation, pour de nouveau pouvoir croquer la vie à pleines dents !  

Vous aimerez aussi

Laisser un commentaire